En décembre, tous les chemins mènent à Rome, où, dans la Ville éternelle, se déroule depuis le 6 décembre le traditionnel festival de la droite italienne, Atreju 2025. Dans le cadre de ce festival, qui existe depuis 1998 et qui se tient au Château Saint-Ange, chaque journée représente une opportunité pour toute personne intéressée d’apprendre et de dialoguer sur l’avenir de l’Europe avec des experts et des universitaires des plus hauts niveaux de l’Union européenne, avec des personnalités politiques et des décideurs économiques de la grande famille conservatrice européenne.
Il convient de noter que la soirée du 11 décembre est la Journée européenne du conservatisme, un événement spécial célébrant le 100e anniversaire de la naissance de Margaret Thatcher, la Dame de fer et fondatrice de l’école de pensée conservatrice connue sous le nom de « New Direction ». Le vendredi 12 décembre, à 21 heures, dans la salle Rosario Livatino, se tiendra une table ronde intitulée « Les défis du conservatisme », animée par Antonio Giordano (secrétaire général de l’ECR et député du FdI). Elisabetta Gardini (députée du FdI et présidente de la délégation italienne à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe) ouvrira le débat. Parmi les intervenants invités au débat, la salle Rosario Livatino accueillera quelques grands noms de la scène politique conservatrice européenne. Il s’agit notamment de Marion Maréchal (vice-présidente du parti ECR, chef du parti IDL, chef de la délégation française au groupe ECR), George Simion (vice-président du parti ECR, chef du parti AUR – Roumanie), Adam Bielan (secrétaire international du PiS, chef de la délégation polonaise au groupe ECR), Kemi Badenoch (chef du parti conservateur – Royaume-Uni), Gila Gamliel (ministre de la science et de la technologie – Israël), Sigmundur Gunnlaugsson (chef du parti du centre – Islande), Kristoffer Storm (président des affaires européennes du parti DD, chef de la délégation danoise au groupe ECR).
Les défis de cette année ont trouvé le mouvement conservateur européen à un moment de redéfinition stratégique, marqué par des transformations géopolitiques rapides causées par les conflits aux frontières de l’Union, les tensions économiques et l’intensification de la concurrence idéologique entre les principales puissances du monde (Chine, États-Unis et UE). Dans ce contexte, nous pouvons anticiper les principaux défis et thèmes qui seront débattus par ceux qui monteront sur la scène de la salle Rosario Livatino. Tout d’abord, dans un monde caractérisé par l’incertitude et la concurrence, le renforcement de la coopération transatlantique entre l’Europe et les États-Unis reste un pilier fondamental de la sécurité occidentale. Les discussions dans les milieux universitaires, politiques et économiques mettront en évidence la nécessité de renforcer la sécurité énergétique, de stimuler la résilience économique, de coordonner les réponses aux menaces mondiales et de maintenir le soutien à une paix durable dans les régions touchées par des conflits, en particulier l’Ukraine. Par conséquent, une Europe forte et confiante, ancrée dans le partenariat transatlantique, est considérée comme essentielle pour la stabilité mondiale. La question du rôle de l’Europe centrale dans la redéfinition de l’UE sera certainement abordée, car les États d’Europe centrale gagnent en influence dans la définition des orientations politiques de l’Union européenne. Les approches qui seront promues mettront l’accent sur la diversité des perspectives plutôt que sur l’uniformité, sur le respect des identités nationales et sur l’équilibre entre intégration et souveraineté. Cette évolution représente à la fois une opportunité et un défi pour les conservateurs, qui doivent harmoniser les différentes visions régionales au sein d’un programme commun. La formation d’une nouvelle génération de dirigeants fera certainement l’objet de discussions, car les institutions académiques soulignent l’importance de l’éducation civique, d’un leadership responsable et de la préparation des jeunes à gérer la complexité du monde contemporain. C’est pourquoi, pour le mouvement conservateur, investir dans la jeune génération est crucial pour la continuité des projets sociaux, économiques et culturels. Il est tout à fait vrai que les leaders du mouvement conservateur cherchent à consolider une plateforme commune capable d’influencer de manière décisive la direction de l’UE en unissant la droite européenne. C’est pourquoi nous pensons que les débats se concentreront sur la souveraineté et l’autonomie stratégique, la protection des traditions et des valeurs nationales, et qu’ils adopteront une approche pragmatique des politiques européennes. L’avenir de l’Europe peut passer par l’unification des courants conservateurs autour d’une vision cohérente.
La défense du modèle familial et les débats éthiques seront certainement un sujet mis en avant car les dirigeants conservateurs européens mettent toujours en avant les questions liées à la démographie, à la famille et aux politiques de soutien social lors de diverses réunions. Il est bien connu que les conservateurs promeuvent des politiques de protection de la famille, des mesures actives pour augmenter le taux de natalité et l’opposition à des pratiques considérées comme incompatibles avec la dignité humaine, telles que certaines formes de maternité de substitution. Cette orientation s’inscrit dans le cadre plus large du débat sur l’identité culturelle et les valeurs de la société européenne. L’année 2025 a accentué la confrontation entre différents modèles culturels et politiques. Dans cette « bataille civilisationnelle » et cette compétition idéologique, les conservateurs estiment que l’enjeu principal est la défense de la civilisation européenne, la protection de la cohésion sociale et le maintien de la continuité culturelle dans un contexte de pressions externes et internes. Le mouvement conservateur aspire non seulement à résister au changement, mais aussi à proposer sa propre orientation pour l’avenir de l’Europe et, implicitement, de l’Union européenne.
Le festival Atreju 2025 se terminera devant des milliers de participants le 24 décembre par un discours du Premier ministre italien Giorgia Meloni. Avant le discours de Giorgia Meloni, que toute l’Europe attend, Mateusz Morawiecki (président du parti ECR), Fabio Roscani (député du FdI et président des Jeunes nationaux), Antonio De Poli (sénateur et secrétaire national de l’UDC) et Maurizio Enzo Lupi (député et président de Noi Moderati) monteront sur scène dans la « Sala Giustizia giusta » à partir de 10 h 30.Fabio Roscani (député du FdI et président de la Jeunesse nationale), Antonio De Poli (sénateur et secrétaire national de l’UDC), Maurizio Enzo Lupi (député et président de Noi Moderati), et Matteo Salvini (ministre des Infrastructures et des Transports et vice-président du Conseil des ministres).