Si les États européens étaient réellement préoccupés par la sécurité et le bien-être de leurs propres citoyens, l’immigration clandestine serait traitée rapidement et de manière décisive, plutôt que par des soi-disant pactes bureaucratiques, des euphémismes et des menaces. Il y a beaucoup de rhétorique et très peu de détermination à faire ce qui doit être fait pour vraiment lutter contre les flux de migrants qui continuent d’affluer.
Il n’est pas difficile de prédire ce que l’avenir nous réserve si les décideurs continuent à choisir la rhétorique de la « solidarité et de l’inclusion » parmi les « valeurs suprêmes » de l’UE, plutôt qu’un plan réaliste pour rétablir l’ordre et sauver la civilisation européenne. C’est notre propre survie qui est en jeu.
Alors que de plus en plus de pays cherchent à obtenir des exemptions ou dénoncent ouvertement le Pacte sur les migrations et l’asile en ce qui concerne les quotas de redistribution des migrants ou les soi-disant contributions (financières, bien sûr), la Commission européenne a annoncé de nouvelles étapes vers la mise en œuvre effective du Pacte à partir de juin 2026.
Il y a quelques jours, la Commission a fièrement lancé le premier « cycle annuel de gestion des migrations », qui comprend une vue d’ensemble et les défis auxquels sont confrontés les États membres, ainsi qu’une proposition de réserve de solidarité annuelle. Une étape « essentielle », selon la Commission, vers la mise en œuvre « efficace » du pacte. Le premier rapport annuel, couvrant la période de juin 2024 à juin 2025, a également été publié, selon lequel les entrées illégales dans l’UE ont diminué d’un tiers grâce à une coopération accrue entre les États membres. Les statistiques sont donc encourageantes.
Nous entendons parler de « solidarité » et de « responsabilité » dans presque toutes les situations où il est fait référence à l’ensemble des règles qui devraient régir l’arrivée des migrants dans l’UE. Une « solidarité » et une « responsabilité » imposées aux États membres.
Au-delà de la rhétorique, voici ce qu’il en est. La Pologne, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont déclaré à plusieurs reprises qu’elles ne soutiendraient pas le système de quotas, qu’elles ne pousseraient pas à la redistribution et qu’elles ne paieraient pas un seul euro pour les immigrés au nom de la « solidarité ». Ces pays n’ont pas caché leur position critique à l’égard du pacte, qu’ils considèrent comme une menace majeure et immédiate pour la sécurité de leurs propres citoyens.
La Pologne et la République tchèque, qui seront rejointes par au moins quatre autres pays – l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie et l’Estonie – demanderont au Conseil de l’UE de voter à la majorité qualifiée pour obtenir une exemption du « fonds de solidarité ». Reste à savoir s’il est réaliste de penser que seuls certains pays pourront obtenir des exemptions, tandis que d’autres seront refusés et continueront à être soumis au programme obligatoire de « solidarité ».
Alors que les pays de l’Union européenne cherchent à échapper à un pacte dont ils ne veulent pas, le gouvernement travailliste du Royaume-Uni, confronté à une immense pression politique, adopte des mesures plus sévères à l’encontre des immigrés sur son territoire, ce qui aurait été impensable pour un gouvernement de gauche il y a encore peu de temps. Alors que jusqu’à présent la gauche les accueillait à bras ouverts, elle semble désormais s’efforcer de les décourager de rester trop longtemps. La réforme du système migratoire prévoit notamment de réduire de moitié la durée de séjour, qui passe de cinq ans à deux ans et demi, et de multiplier par quatre le temps nécessaire pour obtenir le statut de résident permanent, qui passe de cinq ans à vingt ans. Autre mesure : la suppression de l’accès automatique à l’aide sociale pour les demandeurs d’asile qui refusent de travailler alors qu’ils en sont capables et pour ceux qui commettent des délits. Rien de bien sévère, pourrait-on ajouter.
Aucun pacte ni aucune réforme ne peuvent fonctionner si la cause de ce cancer qui se propage n’est pas éliminée. L’immigration clandestine ne peut être pleinement gérée que si elle est stoppée à la source. Déplacer les migrants d’un pays à l’autre en croyant faire baisser la pression et pénaliser financièrement les États qui refusent de participer à cette folie ne permettra pas de lutter efficacement contre ce fléau. La véritable solidarité dont les États membres ont besoin consiste à combattre le mal par des mesures qui ont un effet profond à long terme, et non par des politiques palliatives.