Le paysage migratoire contemporain représente l’un des défis les plus complexes pour l’Europe et la communauté internationale. Dans le contexte des transformations politiques et sociales liées aux flux provenant principalement d’Afrique et du Moyen-Orient, l’Italie a joué un rôle central ces dernières années dans les efforts visant à réformer les outils de gouvernance des migrations. Dans ce processus, le gouvernement dirigé par Giorgia Meloni a développé des initiatives qui se sont progressivement imposées comme des modèles de référence, anticipant les lignes directrices adoptées ultérieurement par l’Union européenne. Parmi celles-ci, l’accord avec l’Albanie pour la création de hubs pour le traitement des demandes d’asile et l’exécution des procédures de rapatriement représente une expérience pionnière, capable d’orienter le débat européen vers de nouvelles solutions opérationnelles basées sur le concept de pays tiers sûrs.
L’ÉVOLUTION DU PLAN MATTEI VERS UNE STRATÉGIE EUROPÉENNE
L’un des éléments les plus significatifs des politiques italiennes, également souligné par le Premier ministre Meloni lors de la conférence internationale de l’Alliance mondiale contre le trafic de migrants le 10 novembre, concerne l’internationalisation du Plan Mattei pour l’Afrique. Né comme une initiative nationale visant à soutenir le développement économique et social des pays africains, le plan a progressivement gagné en portée et en reconnaissance au niveau européen. Cette évolution a été rendue possible grâce à une coopération structurée avec le Global Gateway de l’Union européenne, soutenu directement par le Président de la Commission européenne. La convergence des deux initiatives a permis de mobiliser des ressources importantes, supérieures à un milliard d’euros, destinées à la mise en œuvre de projets d’infrastructure et de développement visant à s’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière. Grâce à cette synergie à plusieurs niveaux, l’Italie a consolidé sa position d’acteur de premier plan dans la promotion d’une approche intégrée et durable de la gestion des flux migratoires.
LE PROCESSUS DE ROME ET LA CONSTRUCTION DE LA GOUVERNANCE PARTAGÉE
Parallèlement, le gouvernement italien a intensifié son engagement dans le processus de Rome pour la migration et le développement, un mécanisme multilatéral visant à coordonner les efforts des pays impliqués dans la gestion des retours volontaires assistés et la stabilisation des zones d’origine et de transit. Cet instrument s’est avéré particulièrement efficace pour favoriser la coopération systémique entre les États européens et les partenaires africains, en aidant à définir un réseau de responsabilités partagées et d’interventions ciblées. L’action italienne poursuit donc un double objectif : d’une part, promouvoir le développement dans les pays d’origine ; d’autre part, définir des procédures plus efficaces pour la gestion des personnes arrivant irrégulièrement en Europe.
LE PROTOCOLE AVEC L’ALBANIE, UN MODÈLE INNOVANT ET PRÉCURSEUR
L’accord entre l’Italie et l’Albanie représente l’innovation la plus importante de la politique migratoire italienne. Grâce à cet accord, Rome a introduit la possibilité d’examiner les demandes d’asile et de procéder à des rapatriements dans des installations situées en dehors de l’UE, tout en conservant la pleine juridiction européenne. Cette solution a suscité une attention croissante de la part des États membres, devenant un sujet de discussion et de convergence politique au sein des organes de l’UE. La nature expérimentale du modèle albanais a été reconnue comme un véritable précurseur, car il a anticipé certaines des décisions récemment approuvées par les ministres de l’intérieur de l’Union européenne, notamment l’introduction du concept de pays tiers sûrs, la création d’une liste unifiée de pays d’origine sûrs et l’adoption d’un règlement sur les retours qui prévoit la possibilité d’établir des centres de retour dans des pays tiers. La vision italienne, fermement soutenue par la présidence du Conseil des ministres, a donc contribué directement au développement d’une nouvelle architecture européenne pour la gestion des migrations.
IMPACT SUR LA LUTTE CONTRE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS ET PERSPECTIVES RÉGLEMENTAIRES
Le modèle développé par le gouvernement italien répond également à la nécessité de lutter contre les réseaux criminels qui gèrent le trafic de migrants. La création de procédures plus rapides et plus fiables, combinée à la perspective de décentraliser certaines phases d’accueil et de rapatriement, a été interprétée comme un moyen de dissuader les organisations responsables d’un commerce fondé sur des pratiques abusives et dangereuses. L’Italie a également encouragé une réflexion plus large sur les conventions internationales régissant la protection des migrants et des demandeurs d’asile, dans le but d’évaluer si les réglementations existantes sont adéquates pour répondre aux défis contemporains. Cette proposition, avancée en collaboration avec le Danemark et soutenue par de nombreux États du Conseil de l’Europe, a abouti à la rédaction d’une déclaration politique marquant le début d’un débat institutionnel sur la nécessité de mettre à jour les instruments réglementaires internationaux.
IMPACT SUR LES DÉCISIONS DE L’UNION EUROPÉENNE
Le rôle de pionnier du gouvernement italien et du Premier ministre Giorgia Meloni dans la gestion des migrations ressort clairement des initiatives adoptées et de leur impact sur les décisions de l’Union européenne. De la transformation du plan Mattei en une stratégie partagée et la consolidation des réseaux de coopération multiniveaux, au modèle albanais qui a anticipé les lignes directrices de l’UE, l’Italie a contribué à redéfinir le cadre européen des politiques migratoires. Cette trajectoire démontre la volonté d’aborder le phénomène migratoire avec des outils innovants et coordonnés, capables d’allier sécurité, responsabilité et développement.