
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, s’engage à ce que l’UE adopte une approche plus réactive et simplifiée pour soutenir les agriculteurs, renforcer la sécurité alimentaire et assurer la durabilité des communautés rurales au-delà de 2027.
Les agriculteurs européens constituent depuis longtemps l’épine dorsale du système alimentaire du continent, mais ils sont aujourd’hui confrontés à des défis de plus en plus importants, qu’il s’agisse des pressions climatiques, de l’instabilité des marchés ou du fardeau que représentent les réglementations complexes. S’exprimant lors du Forum Coldiretti sur l’agriculture et l’alimentation à Rome, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a envoyé un message clair : l’Union européenne est à l’écoute et passe à l’action. « Assez de paroles creuses », a-t-elle déclaré, soulignant que le Parlement s’engageait à fournir des résultats réels et tangibles à ceux qui nourrissent l’Europe.
Dans son discours, Mme Metsola a souligné que le projet européen devait rester fondé sur la réactivité et la responsabilité. « Nous avons besoin d’une Europe qui écoute et réagit, a-t-elle déclaré, d’une Europe qui garantisse la sécurité alimentaire, la croissance économique et un avenir viable pour les communautés rurales. Pour la présidente maltaise, cela signifie simplifier la vie des agriculteurs et veiller à ce que les politiques servent les personnes qu’elles sont censées protéger. « Nous avons été élus avec un mandat clair : faire fonctionner les choses, simplifier la vie des agriculteurs, des familles et des entreprises », a-t-elle affirmé.
La réduction de la bureaucratie est l’un des principaux piliers de cette vision. « Simplifier les règles, c’est vous permettre de planifier, d’investir et de vous développer », a expliqué Mme Metsola, reflétant le sentiment croissant des décideurs politiques et des parties prenantes du secteur agricole selon lequel l’excès de bureaucratie a entravé l’innovation et la planification à long terme. Le Parlement européen a récemment approuvé des mesures concrètes visant à rendre le travail agricole « plus facile et l’avenir plus sûr ».
La prévisibilité et l’équité sont au cœur de cet effort de réforme. Mme Metsola a présenté sa vision : « moins de papiers, moins d’obstacles, des règles plus raisonnables », en particulier pour les petits agriculteurs, qui supportent souvent les charges administratives les plus lourdes. Elle a également souligné l’importance de la protection des appellations d’origine, pierre angulaire de l’identité culinaire européenne. Défendre les indications géographiques, a-t-elle expliqué, c’est « protéger la qualité et la traçabilité des aliments », donner aux consommateurs la possibilité de faire des choix éclairés tout en sauvegardant le patrimoine et les moyens de subsistance des producteurs locaux.
Au-delà de la simplification, Mme Metsola a mis l’accent sur la traçabilité et la sécurité alimentaire. Elle a appelé à un renforcement des contrôles aux frontières et à une application cohérente des normes afin de prévenir la concurrence déloyale et de garantir que les consommateurs européens puissent avoir confiance dans les produits qui se trouvent sur leur table. « La sécurité alimentaire, a-t-elle rappelé, est un élément fondamental de la souveraineté européenne. Dans un marché mondialisé, le maintien de cette souveraineté implique de défendre non seulement les intérêts économiques de l’Europe, mais aussi ses valeurs sociales et environnementales.
En ce qui concerne la politique agricole commune (PAC) après 2027, Mme Metsola a promis que les agriculteurs « seront – et doivent être – au centre du débat ». L’objectif est de moderniser les outils agricoles de l’Europe, de protéger le budget de la PAC et de continuer à mettre l’accent sur « les personnes et ceux qui créent de la valeur ». Cette nouvelle génération de la PAC devrait assurer des revenus équitables, promouvoir l’innovation et garantir que les zones rurales ne se contentent pas de survivre, mais qu’elles prospèrent. Selon elle, « la prochaine PAC doit protéger les moyens de subsistance des agriculteurs, garantir des conditions équitables, soutenir la production alimentaire et encourager l’innovation afin que les communautés rurales ne se contentent pas de survivre, mais qu’elles prospèrent ».
Mme Metsola a également abordé la politique commerciale de l’Union européenne, soulignant la nécessité d’un équilibre entre ouverture et protection. L’UE, a-t-elle affirmé, continuera à soutenir un « commerce ouvert et équitable » et à construire des partenariats internationaux qui génèrent de la croissance et des opportunités. Toutefois, elle a clairement indiqué où doivent se situer les priorités de l’UE : « Notre première responsabilité est à l’égard de ceux qui produisent en Europe ». Lorsque les agriculteurs européens sont désavantagés, a-t-elle insisté, « l’Europe doit intervenir pour défendre ses intérêts, sa qualité et son identité alimentaire ».
Ses remarques s’inscrivent dans le cadre d’un effort plus large des institutions européennes visant à rétablir la confiance avec le secteur agricole, un effort façonné par les récentes manifestations d’agriculteurs, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et l’augmentation des coûts. En défendant une approche moins bureaucratique et plus centrée sur l’agriculteur, Mme Metsola vise à aligner la politique européenne sur les besoins réels de ceux qui travaillent la terre.
Le message de Roberta Metsola au Forum Coldiretti était à la fois pragmatique et plein d’espoir. Elle a dressé le portrait d’une Union européenne prête à évoluer, à simplifier et à défendre ses agriculteurs dans un monde de plus en plus compétitif et incertain. « L’Europe est à l’écoute », a-t-elle déclaré, et sous sa direction, le Parlement européen a l’intention de prouver que l’écoute mène à l’action. Pour les agriculteurs européens, cette promesse pourrait marquer le début d’une nouvelle ère : une ère où les politiques ne sont pas seulement écrites à Bruxelles, mais ancrées dans les champs, les communautés et les traditions qui font vivre l’Europe.