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« Pourquoi rien ne marche ». C’est le titre d’un livre bien accueilli de Marc J. Dunkelman, publié en mars 2025 par Publishing Affairs. Le sous-titre est « Qui a tué le progrès – et comment le ramener ».
Ce livre s’inscrit dans le cadre d’une autocritique qui est en train de s’opérer au sein de la gauche américaine.
Le Parti démocrate a subi une défaite humiliante face à un Donald Trump sûr de lui lors de la dernière élection présidentielle. Les démocrates se sont d’abord présentés avec le président sortant Joe Biden. Lorsqu’il est devenu douloureusement évident qu’il était trop vieux pour se présenter, sa vice-présidente Kamala Harris a été autorisée à prendre sa place. Contrairement à Joe Biden, Kamala Harris pouvait parler de manière cohérente, mais personne ne comprenait ce qu’elle disait ou ce qu’elle voulait faire de l’Amérique.
Que veulent vraiment les démocrates ? Et comment le parti va-t-il s’opposer à la nouvelle droite confiante de Trump ?
Ce qui est intéressant, c’est qu’un examen autocritique plus approfondi de ses propres défauts a commencé à émerger. Nous n’avons pas vraiment vu une telle autocritique de la part de la gauche intellectuelle et politique en Europe. Si les Américains sont en avance, c’est peut-être parce que le grand parti démocrate est aujourd’hui divisé en deux factions différentes.
Nous avons les démocrates traditionnels qui s’accrochent aux principes américains fondamentaux du droit de tous les individus à réaliser le rêve américain en fonction de leurs propres capacités. Ils acceptent la propriété privée et n’ont rien contre le fait que des gens s’enrichissent. Mais nous avons aussi une nouvelle faction plus radicale à gauche au sein des démocrates, où la propriété privée et la richesse privée sont devenues un problème. Il y a aussi une gauche politique qui s’intéresse beaucoup à l’environnement et à la politique d’identité. On peut peut-être dire que la faction des démocrates qui croit encore aux valeurs américaines traditionnelles commence à se révolter contre la faction plus radicale de gauche.
Qu’est-ce qui ne fonctionne pas aux États-Unis selon Marc J. Dunkelman ? En grande partie, si l’on en croit l’auteur.
Il n’est tout simplement plus possible de faire quoi que ce soit aux États-Unis. Il est devenu coûteux et difficile de construire des logements et de réaliser des projets d’infrastructure. Selon M. Dunkelman, le problème fondamental est la tendance de la société de gauche à vouloir réglementer et gouverner de manière désordonnée.
La gauche radicale étant utopique par nature, le royaume des cieux doit se réaliser chaque jour sur terre. Par conséquent, toutes les exigences environnementales doivent toujours être respectées. Les entreprises qui emploient une certaine proportion de femmes ou de personnes issues de minorités devraient être embauchées. Chacun devrait avoir le droit de poursuivre le secteur public s’il estime avoir été mal traité. Et les processus de travail et les considérations politiques sur l’identité priment sur la réalisation de résultats concrets.
En même temps, un homme politique de droite comme Donald Trump est extrêmement axé sur les résultats. Il agit de manière souvent non conventionnelle et peut enfreindre les règles et les pratiques, mais il obtient des résultats. Et apparemment, il est plus facile de construire des maisons et des chemins de fer dans un État contrôlé par les républicains comme le Texas que dans un État progressiste comme la Californie.
Marc J. Dunkelman s’identifie comme un démocrate et son livre s’adresse aux Américains qui veulent voir un parti démocrate renouvelé qui ne se contente pas de parler d’égalité, de diversité et d’égalité des sexes, mais qui laisse également les citoyens croire qu’il est possible de faire les choses. Mais pour cela, les progressistes doivent abandonner une partie de leur zèle à gouverner et à réglementer. Ils doivent oser laisser les entreprises gagner de l’argent sur les grands projets d’infrastructure. Ils doivent s’assurer que les choses sont faites. Ils doivent laisser les hommes politiques exercer le pouvoir.
Ce qui est intéressant dans le livre de Dunkelman d’un point de vue idéologique, c’est l’idée que la gauche politique a tendance à créer une société où il n’est pas possible de faire quoi que ce soit.
Dans le royaume idéal de la gauche, tout doit être réglementé, gouverné et remis en ordre. Il devient alors impossible d’agir en fin de compte. C’est ainsi que la politique et, en fin de compte, les citoyens deviennent impuissants face au système. C’est pourquoi les citoyens finiront par voter pour des hommes politiques qui ne veulent pas seulement agir, mais qui s’assurent également qu’ils peuvent le faire.