Le rêve de la Commission européenne d’une « planète verte » a été un cauchemar pour les agriculteurs, les entrepreneurs et les consommateurs de l’UE. Un cauchemar qui touche à sa fin, le vote du 13 novembre des forces de centre-droit au Parlement européen étant un nouveau clou dans le cercueil du Green Deal. Cela fera bientôt six ans que l’un des plans les plus ambitieux proposés par la Commission européenne a été lancé. « Le Green Deal transforme l’UE en une économie moderne, compétitive et efficace dans l’utilisation des ressources », une promesse énorme que l’on peut lire sur le site web de la Commission européenne. Cette vision extraordinaire de réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre transforme l’Europe en « premier continent climatiquement neutre », un véritable modèle pour le reste du monde. Grâce à une transition « équitable et durable », nous aurions eu en moins de trois décennies une « planète verte », dont l’énergie proviendrait presque exclusivement de sources renouvelables, et donc « propres ». Mais quel contraste entre le rêve et la réalité !
Les forces politiques réalistes ont tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises sur l’obsession de la compétitivité, la déconnexion de la réalité et les excès bureaucratiques. Au nom d’une UE plus « compétitive » et « efficace » et d’une renaissance verte, nous avons une Union de moins en moins compétitive, de plus en plus appauvrie et de plus en plus éloignée des besoins réels de ses propres citoyens.
Six ans après le lancement du Green Deal, les choses sont différentes de ce que ses partisans n’ont cessé de préconiser.
Le 13 novembre, au Parlement européen, 382 députés ont voté en faveur de l’élimination des charges bureaucratiques absurdes imposées aux entrepreneurs, contre seulement 249 voix contre et 13 abstentions. Ainsi, seules les entreprises employant plus de 1 750 personnes et réalisant un chiffre d’affaires annuel net supérieur à 450 millions d’euros seraient tenues de présenter un rapport sur les questions sociales et environnementales, tandis que les entreprises plus petites seraient exemptées de ces rapports sur le développement durable. L’obligation de diligence raisonnable ne s’appliquerait qu’aux très grandes entreprises, qui ne seraient plus tenues d’élaborer des plans de transition climatique. Omnibus I, comme ce paquet est appelé, sera négocié avec les gouvernements des États membres dans les semaines à venir, dans l’espoir que la législation actualisée soit prête d’ici la fin de l’année.
Certains voient dans le vote du 13 novembre une victoire significative des forces de centre-droit au Parlement européen, mais cette position ne peut se fonder uniquement sur un combat idéologique. L’allègement de certaines règles néfastes appliquées aux petites et moyennes entreprises et la suppression de l’obligation d’élaborer des plans de transition climatique et des clauses de responsabilité civile constituent en effet un succès pour les réalistes et les partisans d’un rééquilibrage de l’économie européenne sur une base naturelle. L’élimination des réglementations lourdes rend impossible le maintien d’objectifs environnementaux irréalistes.
Le repositionnement de plus en plus ferme sur les politiques climatiques qui se sont avérées être un échec aux proportions épiques n’est ni nouveau ni surprenant. Lorsque, en janvier, les co-présidents du groupe ECR ont répondu dans une lettre adressée au chef du Parlement européen que « nous restons déterminés à coopérer avec des partenaires de même sensibilité que vous pour contrer les excès idéologiques du Green Deal et défendre des politiques qui s’alignent sur les priorités économiques et stratégiques de l’Europe », les choses semblaient claires de ce côté de l’échiquier politique. La coopération s’est élargie aux députés européens du PPE qui, le 13 novembre, ont fait pencher la balance en faveur d’une réduction des réglementations farfelues et destructrices. Ce vote n’est ni un accident ni une coïncidence. C’est le signal d’un retour à la normale.
Lorsqu’il est apparu clairement que le Green Deal n’était rien d’autre qu’un énorme mensonge, une attaque directe contre le bien-être des citoyens européens et la compétitivité qu’il était censé stimuler, un rêve autrefois magnifique a commencé à s’effondrer. Vous ne pouvez pas ignorer les besoins de vos propres citoyens, vous ne pouvez pas imposer des coûts lourds ou des restrictions absurdes et prétendre qu’il s’agit d’un progrès. Toute vision qui n’est pas basée sur le réalisme et le pragmatisme disparaîtra comme n’importe quelle autre illusion.